Cap sur l’Île aux Fleurs, au cœur des petites Antilles, à la découverte du rhum de Martinique, le premier spiritueux fabriqué hors de France à bénéficier d’une Appellation d’Origine Contrôlée. Et quoi de mieux qu’un tour des distilleries de l’île pour explorer son terroir ?
Visite n°1 : l'incontournable Habitation Clément
C’est au sud-est de l’île que l’on se donne rendez-vous, au François plus précisément, pour pousser les portes de l’Habitation Clément. Un lieu unique qui abrite l’une des distilleries les plus célèbres de Martinique. Le domaine de 160 hectares est dominé par l’habitation créole du XVIIIème siècle, classée aux monuments historiques depuis 1996. Il abrite aussi un centre d’art contemporain et la distillerie du même nom.
Le parcours de visite débute avec une balade dans le parc et les jardins, où l’on peut admirer des sculptures, exposées au gré des rencontres avec les artistes. Le jardin des sculptures est en constante évolution. L’habitation propose, par la même occasion, des expositions permanentes et éphémères pour mettre en avant des artistes connus et reconnus mais aussi des artistes émergents.
Une fois la palmeraie et les cannes à sucre passées, c’est dans l’ancienne distillerie que le parcours de visite se poursuit. Ici, le mode de fabrication du rhum est mis à découvert, les différents niveaux et passerelles permettent d’avoir une vue plongeante sur les anciennes machines et mécanismes à l’oeuvre.
Si la distillation se fait désormais à l’habitation Simon, à quelques kilomètres du François, le vieillissement, lui, se fait dans les chais de l’Habitation Clément, au frais et à l’abri de la lumière. Les effluves y sont très fortes, pas de doute, les tonneaux sont pleins !
La visite s’achève finalement sur une belle dégustation des flacons de la maison Clément : le rhum vieux VSOP, le rhum vieux XO, le rhum 10 ans et le rhum 15 ans. Notre coup de coeur ? La gamme Canne Bleue, un rhum fabriqué à partir d’une variété de canne aux reflets bleus-violacés.
Au cœur des secrets de fabrication du rhum
Visite n°2 : maison La Mauny, l'authentique.
C’est ensuite dans le Ti’Train Maison La Mauny à Rivière-Pilote que l’on part à la découverte de l’exploitation la plus authentique de l’île ! Grâce à ce voyage, on peut observer toutes les étapes de l’élaboration du rhum, au plus près des machines et du domaine : depuis l’ancienne Maison de Maître de l’Habitation, le verger d’orangers, les champs de canne à sucre, et la distillerie. Aussitôt coupée, aussitôt acheminée dans l’usine à ciel ouvert, la canne est ensuite broyée, elle est ainsi appelée vesou. Elle passera ensuite en fermentation, puis en distillation dans les impressionnantes colonnes à distiller. De ces colonnes sortira le « coeur de chauffe » qui titre à plus de 70°. Enfin, direction le vieillissement en fûts. La Mauny est l’un des rhums les plus populaires en Martinique : il existe même en cubi !
Après le grand tour, c’est à la Cabane à Rhums que l’on se retrouve pour une dégustation conviviale. Et si vous avez de la chance, vous y croiserez peut-être Daniel Baudin, le maître de chai La Mauny. Enfin, et pour éponger le rhum dégusté, on passe à table chez Kay Mimi pour se délecter de spécialités locales.
Notre coup de coeur ? Le rhum agricole au finish en fût d’acacia.
Visite n°3 : coup de coeur chez Habitation Saint-Etienne
C’est au cœur de l’île, entre Saint-Joseph et le Robert que s’érige l’Habitation Saint-Etienne, un lieu unique et verdoyant, ancienne sucrerie du XIXème siècle. C’est par Sophie Pichavant, chargée du développement touristique, que la visite est réalisée. La maison de maître domine la rhumerie et le parc (classé Jardin Remarquable) abrite des cacaoyers centenaires et de nombreuses espèces d’arbres et plantes endémiques : le palmier rouge, la liane de Jade, ou encore les immenses figuiers maudits mais aussi les ananas d’ornement ou encore le roucou…
On prend ensuite la direction des chais où trônent des foudres de plusieurs mètres de haut, qui cachent l’or liquide en vieillissement et les assemblages réalisés par le maître de chai, Lionel Lampin. Le choix des fûts est une étape primordiale dans la fabrication des rhums HSE : c’est ce qui fait la singularité de chacune des gammes. Tous récompensés, ils sont élevés en fûts de chêne blanc américain, en fûts de chêne mais aussi en fûts de whisky, de sauternes, de porto ou encore en fûts de chêne français du Château Marquis de Terme. Cette étape, appelée « finish », s’étend sur 4 mois à 2 ans, afin que le rhum conserve toute sa puissance aromatique. Des finitions pensées avec soin et réalisées avec passion, tel est le secret de la maison HSE.
Notre coup de cœur ? Le rhum agricole HSE x Federica Matta en édition limitée.
Visite n°4 : les vibrations de l'Océan chez Trois Rivières.
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